Une voix chrétienne
en écho à « Une autre voix juive »

 

Le 7 avril dernier, des Français juifs ou d'origine juive ont publié dans le journal Le Monde un texte intitulé "Une autre voix juive"

  • pour manifester collectivement leur conviction que « devant la montée des menaces intégristes, chauvines, communautaristes, racistes et antisémites, devant les ingérences criminogènes, anti-démocratiques, de la droite israélienne dans la société française […] il n'y a de paix et avenir pour le peuple israélien que dans une coexistence pacifique et loyale avec le peuple palestinien »,
  • pour appeler à ne pas confondre antisémitisme et critique de la politique israélienne,
  • et pour soutenir « tous ceux qui, en Israël, en Palestine et ailleurs, œuvrent courageusement pour la paix, pour la justice, pour l'égalité des droits ».

Parce que notre identité chrétienne est une « identité reçue » qui s’enracine dans le judaïsme,

Parce que nous non plus, chrétiens, nous ne supportons plus l’horreur qui règne en Israël et dans les Territoires palestiniens et voulons pouvoir :

  • critiquer la politique israélienne actuelle sans pour autant être traités d’antisémites,
  • exprimer notre révolte devant les attentats aveugles perpétrés contre des victimes israéliennes innocentes sans passer pour des racistes anti-arabes,

Au nom de notre amitié pour les deux peuples, nos frères palestiniens et nos frères israéliens, et au nom de notre solidarité avec tous ceux qui, en Israël et dans les territoires occupés palestiniens, prônent la reprise du dialogue,

Nous désirons nous exprimer à notre tour et dénoncer les amalgames auxquels un certain nombre de voix voudraient nous contraindre :

  • le dialogue entre juifs et chrétiens ne présuppose pas de cautionner tout ce que fait l'État d'Israël car le peuple juif et l’État d’Israël ne sont pas deux réalités synonymes ;
  • l'État d'Israël a droit à la sécurité à l'intérieur de frontières internationalement reconnues. Défendre ce droit n’est pas incompatible avec le refus de l’occupation et de la colonisation des Territoires (Cisjordanie, Gaza) et du Golan.
  • demander le respect des résolutions successives du conseil de Sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU n'est pas remettre en question le droit légitime d'Israël à l'existence, seulement admettre qu'Israël fait partie de la communauté internationale et, à ce titre, est tenu d'en appliquer les décisions.
  • dénoncer l’injustice et la violence que l’État d’Israël fait subir quotidiennement aux Palestiniens n’est pas de l’antisémitisme ;
  • protester contre le sort fait aux Palestiniens et défendre leur droit à un État n’est pas approuver la violence aveugle des extrémistes.

Nous revendiquons le droit à une parole libre, respectueuse des différences de sensibilité, nourrie de la mémoire du passé et au service d’un avenir de paix, sous le signe du pardon, de la réconciliation et de la justice.

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Voir aussi l'appel Entendre « Une autre voix juive »